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Il y a 20 ans, LinkedIn venait de naître (2002), le « télétravail » ne figurait pas encore dans le Larousse et le concept « d’équilibre vie pro/vie perso » était un doux rêve pour jeunes cadres dynamiques un peu fous voulant tout plaquer pour élever des chèvres dans le Larzac.
Oui mais c’est aussi à ce moment-là (2004) que Thomas d’Ansembourg – alors avocat au barreau de Bruxelles – sort son ouvrage Cessez d’être gentil, soyez vrai ! (qui aurait très bien pu s’appeler « manuel de communication non-violente (CNV) pour les nuls »).
Livre qui n’a jamais autant raisonné qu’aujourd’hui, à l’heure où l’on communique majoritairement par écran interposé, pour améliorer (enfin) nos relations à l’Autre (conjoint(e), enfants, collègues, manager …) de façon saine et authentique.
Le fil rouge de l’ouvrage ? « Être avec les autres, en restant soi-même ».
Nous avons pris l’habitude de dissimuler ce qui se passe en nous afin d’acheter la reconnaissance, l’intégration ou un confort apparent plutôt que de nous exprimer tels que nous sommes. Nous avons appris à « nous couper de nous-même pour être avec les autres ». La violence au quotidien s’enclenche par cette coupure : la non-écoute de soi mène tôt ou tard au non-respect de l’autre.
Alors que raconte le livre en substance ?
L’auteur démarre en nous donnant une définition du conflit : une situation où deux (ou plusieurs) parties sont en concurrence pour une ressource (argent, temps, amour …).
Nous vivons en permanence des situations conflictuelles et nous les réglons de différentes manières : par de la négociation, une dispute, un sacrifice, une guerre …
Puis il présente les deux extrêmes que l’on va chercher à éviter. Le premier est celui qui consiste à ne rien dire/faire lorsque le conflit se présente. « On prend sur soi, on se sacrifie » et l’on ronge son frein. Puis, un jour l’on implose brutalement, souvent sur un détail, situation (fréquemment) incompréhensible pour la personne en face.
De l’autre côté de l’échelle, on défend haut et fort ses intérêts, souvent avec agressivité, quitte à ternir la qualité de la relation avec son interlocuteur. C’est l’explosion !
La communication non-violente propose de prendre une troisième voie de communication, saine et authentique.
Toute la CNV est structurée autour de ce protocole : Observation, Sentiments, Besoin, Demande.
On démarre par observer les faits sans interpréter ni juger, afin de ne pas braquer/blesser/heurter son interlocuteur.
Imaginons une conversation entre un collaborateur et son Manager concernant l’avancement d’un projet.
Au lieu de dire à un collaborateur « tu es toujours en retard sur tes projets », on préfèrera le constat simple : « à ce jour, nous avons accompli seulement 40% du projet initié et le client nous relance ».
Puis l’on exprime ses sentiments de manière sincère sans blâmer l’autre partie.
On ne dit pas « je suis en colère à cause de toi », mais « je suis frustré car je ne comprends pas ce qui explique ce retard ».
Puis l’on identifie les besoins qui se cachent derrière nos émotions.
Au lieu de dire « je vais devoir travailler toute la nuit pour rattraper ton retard », on dira « j’ai besoin de me sentir en confiance lorsque je délègue un projet comme celui-ci et pouvoir compter sur ton investissement. »
Et enfin, on formule une demande claire et concrète, positive et négociable.
« Peux-tu en faire une priorité sur ces deux prochains jours ? Ton planning le permet-il ? Est-ce que cela te convient ? »
Le petit plus : l’ouvrage existe aussi en version condensée et illustrée !
Et si on appliquait la CNV au recrutement ?
L’entretien d’embauche est un moment clé pour le Manager et le candidat car il permet d’évaluer la compatibilité mutuelle et de poser les bases d’une future collaboration. La méthode OSBD aide à créer une bonne relation en favorisant une communication claire, respectueuse et constructive. Les exemples donnés ci-dessous montrent comment cette méthode contribue à aborder des sujets potentiellement délicats de manière respectueuse et constructive, facilitant ainsi un dialogue ouvert et positif entre le Manager et le/la candidat(e).
Sans utiliser OSBD
“Votre parcours professionnel est confus et manque de clarté.”
Avec OSBD
Observation : “En regardant votre CV, j’ai remarqué qu’il y a une période de deux ans qui n’est pas détaillée.”
Sentiment : “Je ne me sens pas très à l’aise car je n’ai pas tous les éléments pour comprendre.
Besoin : “J’ai besoin d’avoir une vision claire de votre parcours pour évaluer correctement votre candidature.”
Demande : “Pourriez-vous m’expliquer ce que vous avez fait pendant ces deux années et comment cela a contribué à votre développement professionnel ?”
Cette approche OSBD permet au Manager de poser des questions importantes sans accuser ni mettre le candidat mal à l’aise, facilitant une communication ouverte et constructive.
Sans OSBD :
“Votre expérience en gestion de projet semble insuffisante pour ce poste.”
Avec OSBD :
Observation : “J’ai vu dans votre CV que vous avez principalement travaillé sur des projets de petite envergure.”
Sentiment : “Je suis un peu préoccupé par l’adéquation de votre expérience avec les exigences de ce poste.”
Besoin : “J’ai besoin de m’assurer que vous avez les compétences nécessaires pour gérer des projets plus complexes.”
Demande : “Pourriez-vous me parler d’un projet plus important que vous avez géré et des défis que vous avez rencontrés et surmontés ?”
Sans OSBD :
“Je ne suis pas convaincu par votre capacité à travailler en équipe.”
Avec OSBD :
Observation : “Lors de nos discussions, vous avez surtout mentionné des réalisations individuelles.”
Sentiment : “Je me sens perplexe quant à votre expérience de travail en équipe.”
Besoin : “J’ai besoin de m’assurer que vous êtes en mesure de bien collaborer avec les autres membres de l’équipe.”
Demande : “Pouvez-vous me donner un exemple d’un projet où vous avez travaillé en étroite collaboration avec une équipe et comment vous avez contribué à son succès ?”
Vous vous demandez encore quels sont les bienfaits de la CNV ? Confiez-nous votre prochain recrutement, nous connaissons le livre par cœur !
Article rédigé par Marion ASAL, consultante en recrutement au cabinet PerfHomme Normandie